Étymologie de Diwan
Diwan (ديوان) est un mot d’origine pahlavi (moyen persan) ou arabe. Il est apparu vers le VIIe siècle et revêt des sens divers.
Administration et bureaux
Sous le califat d’Omar Ibn al Khattab (634-644), diwan prend le sens d’un registre puis par extension d’un bureau
d’enregistrement des individus ou tribus qui viennent grossir les troupes musulmanes. Le terme diwan s’étend par la
suite à l’ensemble des ministères qui répondent aux principales fonctions administratives de l’État : la Chancellerie
(diwan al rasaïl), l’Armée (diwan al jaysh), le Trésor et le service des douanes.
En se diffusant dans le monde islamique jusqu’aux confins de l’Inde, le terme diwan désigne alors tous les bureaux
de représentation de l’administration centrale. Sous l’empire ottoman, le divan (en turc) prend tout simplement le
sens de gouvernement central à la tête duquel siège le Sultan. Il est à la fois conseil et salle du conseil. Par analogie,
diwan désigne la salle de réception, un endroit pour fumer le narguilé ou le mobilier qui l’agrémente. De là provient
l’origine du divan, siège sans dossier ni accoudoir, popularisé en Europe au XIXe siècle, et que l’on retrouve dans les
boudoirs, les cafés ou plus tard les cabinets de psychanalystes.
Le diwan familial : lieu d’hospitalité et d’échange
Dans le monde arabe, et plus spécifiquement en
Dans le monde arabe, et plus spécifiquement en Palestine, le diwan renvoie au conseil des membres d’une même
hamouleh, famille élargie, et un lieu réservé aux réunions. Que ce soit pour un mariage, un deuil, une vente, une
succession ou pour le règlement d’un différent, le diwan est l’endroit – autre que la demeure familiale – où se règlent
les affaires communes et devant témoins. Diwan ne pouvait mieux représenter l’esprit de contact et de discussion
cher à Diwan Voyage.
Poésie
Diwan désigne enfin un recueil de poèmes, le plus souvent en rimes, parfois en prose, ou une compilation de poésies d’auteurs divers sur un même
thème. L’une des œuvres poétiques classiques les plus connues est le Diwan al Shams al Tabriz de Rumi (XIIIe siècle), l’un des mystiques persans qui a
le plus profondément influencé le soufisme.
Dans la vague orientaliste du XIXe siècle en Europe occidentale, le divan renvoie à un recueil de poésie. Le plus célèbre, inspiré des classiques
ottomans, est le Divan occidental-oriental de Goethe (1819).
Perpétuant et renouvelant la tradition de la poésie orale, la poésie palestinienne moderne s’est élevée en résistance culturelle ; le « je » de la poésie
classique cédant au « nous » de l’identité collective nationale. Le Diwan de Mahmoud Darwich en est l’une des plus brillantes illustrations.